Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/12/2018

_In the Mountains of Madness_

In the Mountains of Madness : The Life and Extraordinary Afterlife of H. P. Lovecraft : W. Scott POOLE : 2016 : Soft Skull Press : ISBN 978-1-59376-647-4 (la fiche ISFDB du titre) : 296 pages (pas d'index) : coûte 17.95 USD pour un tp non illustré disponible chez l'éditeur ().

anglais,2 étoiles,lovecraft

Etant plutôt un fan de SF "pure et dure" (même si j'ai lu du HPL dans ma -lointaine- jeunesse sans en avoir été impressionné plus que cela),  je me suis procuré ce livre suite à des critiques qui me semblaient plutôt positives et essentiellement par curiosité. En effet, j'ai toujours été surpris par l'énorme quantité de choses qui existent autour de HPL (comme ce titre ou cet autre évoqués ici-même). C'était donc l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la vie d'un auteur qui semble fasciner bon nombre de gens. Ce type d'engouement est d'ailleurs étonnamment plus fréquent dans la Fantasy (Tolkien, Howard) ou l'horreur (Lovecraft, King) que dans la science-fiction (sauf peut-être pour RAH).

anglais,2 étoiles,lovecraft

Ecrit par un professeur américain spécialiste de l'horreur, ce livre présente l'originalité d'être donc à la fois une biographie de HPL (elle-même divisée en deux chapitres qui couvrent une grosse première moitié de l'ensemble) et une analyse de l'influence de Lovecraft sur la culture populaire et/ou "geek" (américaine presque exclusivement) qui est développée dans le troisième et dernier chapitre. En guise de "bonus", Poole nous propose une bibliographie très brièvement commentée des textes de fiction de Lovecraft et un court essai sur les diverses versions du Necronomicon qui existent.

anglais,2 étoiles,lovecraft

On regrettera tout d'abord que cet ouvrage sacrifie à une certaine mode récente des biographies, à savoir le choix de l'absence d'index. Ce point (pourtant très aisément soluble du point de vue technique avec les outils de PAO modernes) rend du coup l'ouvrage extrêmement peu pratique à utiliser pour qui veut faire la moindre recherche. Une fois cet écueil passé, le livre se lit plutôt facilement même si sa structure est parfois assez peu claire tant il mêle la partie biographique à des considérations de Poole sur la société actuelle (sur les hipsters, sur l'historicité de certains lieux, sur les tatouages...). Cela introduit un certain nombre de digressions qui ne sont pas forcément bien intégrées au fil de la narration. Quant à la seconde partie, c'est un vaste catalogue des influences de HPL dans tous les domaines artistiques, de la littérature au cinéma en passant par les comics et la musique où l'on sent que l'auteur s'est fait plaisir et où il est dans son élément.

anglais,2 étoiles,lovecraft

Le plus surprenant dans cet ouvrage est de voir comment l'héritage tant financier (les textes) que spirituel (l'influence) de HPL est une source de conflits interminables. Entre le méchant profiteur Derleth, l'incompétent biographe De Camp, l'obstiné expert Joshi, les compléteurs de fragments et tant d'autres qui en prennent pour leur grade (je ne peux pas retrouver leur nom parce qu'il n'y a pas d'index...), on peut presque dire que c'est après la mort d'HPL que les choses deviennent intéressantes. Cette foire à l'avidité et aux querelles de chapelles fait d'ailleurs immanquablement penser aux luttes posthumes autour de REH (on y trouve d'ailleurs parfois les mêmes personnages). Au final, un livre qui n'est pas déplaisant et qui permet sans doute d'aborder HPL et son influence d'une façon simple mais qui aurait sans doute gagné à être plus "classique" dans sa première partie et moins exhaustif dans la seconde.

anglais,2 étoiles,lovecraft

Note GHOR : 2 étoiles

06/12/2018

_SF Voices_

SF Voices : Darrell Schweitzer : 1976 : T-K Graphics : pas d'ISBN (la fiche ISFDB du titre) : 123 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait sans doute quelques USD pour un petit tp avec agrafage central, qui semble avoir été réédité par Wildside (978-1-4344-0910-2).

SF Voices.jpg

Ce petit opus de chez T-K Graphics (qui a produit un petit nombre d'ouvrages de référence dans les années 70), fort sympathique au demeurant, illustre bien les ravages de la vieillesse sur le cerveau des bloggeurs. Après l'avoir lu en entier et lors des vérifications que je fais avant d'écrire ces billets, je me suis aperçu que j'avais déjà lu une partie des textes. En effet, certaines des interviews publiées dans cet ouvrage ont été reprises à l'identique (sans que cela soit mentionné) dans la série "Science Fiction Voices" (notez la subtilité du passage de "SF" à "Science Fiction" dans le titre, ce qui fait que les livres sont classés à deux endroits différents de ma bibliothèque).

anglais,2 étoiles

 

Du coup, je me permets de renvoyer le lecteur intéressé par ce recueil à mes billets sur les divers titres de cette série, ici pour les quatre premiers et pour le cinquième. En résumé, ces interviews sont un matériau plutôt intéressant (bien que daté pour certains auteurs restés actifs après les entretiens) mais parfois un peu brouillon et difficile à exploiter faute d'index. Ultime piège, certaines interviews n'ont jamais été reprises (Silverberg ou Wilson par exemple), ce qui peut rendre pertinente pour l'amateur de certains auteurs la recherche de cet ouvrage.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

13/11/2018

_Speculative Fiction 2012_

Speculative Fiction 2012 : Jusin LANDON & Jared SHURIN (editors) : 2013 (pour la première édition) : Jurassic London : iSBN-13 978-0-9573475-2-6 (la fiche ISFDB du titre) : 339 pages (pas d'index) : Semble avoir coûté une dizaine de GBP pour un tp non illustré produit en POD (mon exemplaire semblant être une réimpression), qui existe aussi en ebook (-5-7).

Speculative fiction 2012.jpg

D'une façon assez savoureuse, cet ouvrage est la preuve que la disparition du papier au profit de l'électron n'est sans doute pas une cause aussi entendue que cela. En effet, le but des concepteurs (deux blogeurs américains) de ce recueil est de rassembler une sélection des meilleurs articles/essais (anglo-saxons, of course) publiés sur la toile en 2012. A noter qu'il existe un volume similaire pour 2013 () mais que la série ne semble pas avoir été poursuivie les années suivantes. En ce qui concerne les auteurs, certaines signatures sont reconnaissables pour les habitués de la réflexion/du commentaire sur les genres (Adam Roberts, Liz Bourke, Lavie Tidhar, Christopher Priest, N. K. Jemisin...).

Embassytown (Del Rey 2011).jpg

Après une courte préface de Mur Lafferty et une introduction des editors, l'ouvrage est divisé en trois parties. La première (Reviews) rassemble comme son nom l'indique une grosse vingtaine de critiques d'ouvrages. Elles sont de longueur variable et ne concernent pas exclusivement des ouvrages parus en 2012 (même si c'est la majorité). La deuxième (Essays) compile une petite vingtaine de textes allant de deux pages à une dizaine, le tout sur des sujets divers intéressant la blogsphère. La dernière partie (SF Life) est parfois assez difficilement différentiable de la précédente, en tout cas elle rassemble plutôt des essais qui sont sans doute plus polémiques (du moins c'est ce que j'ai ressenti). Une postface annonçant le volume de 2013 clôt un livre qui propose ni index ni bibliographie.

A dance with dragons (Bantam 8th pb).jpg

S'agissant d'une sorte de "best-of" de l'Internet, les articles choisis sont généralement d'une certaine qualité (il ne s'agit pas d'extraits de skyblogs). La partie "critique de livres" est sans doute la plus solide avec un juste équilibre entre SF et Fantasy et généralement un espace suffisant pour voir se développer un discours structuré autre que "J'aime/J'aime pas" (c'est à dire que c'est plus étoffé que mes courtes contributions ici-même). Je suis plus dubitatif sur la partie "essais" où une bonne moitié des textes tourne autour des problèmes de genre (au sens masculin/féminin), un sujet certes à la mode mais qui n'est pas forcément (AMHA) très représentatif de la blogsphère. Par exemple, et même si l'essai est intéressant et que je suis plutôt d'accord avec ses conclusions, le sous-titre de celui de Kameron Hurley Rethinking Gender Assumptionist Power Structures est tellement cliché qu'il ne donne pas forcément envie de le lire.

2312 (Orbit 2012).jpg

La dernière partie est la plus insignifiante en ce sens qu'elle semble parfois juste purement polémique et est assez révélatrice des tendances aux flame wars qui agitent le net. On a droit par exemple à une nième dénonciation de livres censément racistes et, plus dommage, aussi à une critique au vitriol par Priest des livres nominés au A. C. Clarke Award. L'exercice consistant pour le membre d'un groupe (ici celui des auteurs de SF britanniques) à cracher sur ses collègues m'a toujours paru suspect malgré le fait que l'attaquant jure habituellement ne pas avoir d'arrière-pensées. C'est aussi le cas du long essai du critique Jonathan McCalmont (qui complète celui de Kincaid) un où les accusations vis-à-vis d'autres critiques du genre (Clute ou Wolfe) volent bas. Je ne suis pas convaincu que ce genre de règlement de comptes ait sa place dans un best-of de l'année. En tout cas, l'initiative de conserver sous forme durable (du moins tant que durera le papier qui compose ce livre) ces textes est louable.

Sur des mers plus ignorées (JL 1988-04).jpg

Note GHOR : 2 étoiles

07/11/2018

_Starclimber_

Starclimber : The Literary Adventures and Autobiography of Raymond Z. Gallun : Raymond Z. GALLUN & Jeffrey M. ELLIOT : 1991 (pour la première édition) : Borgo Press /Wildside Press (série "Borgo Bioviews" #1) : ISBN-10 0-89370-448-2 (la fiche ISFDB du titre) : 168 pages (y compris index et bibliographies) : coûtait une grosse dizaine d'USD pour un tp non illustré de quelques photos en n&b qui existe aussi en hc (-348-6). Mon ouvrage (marqué "second printing") est probablement une réédition ultérieure sans doute assez récente et visiblement produite en POD.

gallun,anglais,2 étoiles


Publié par le "consortium" Biorgo/Wildside dans une collection comportant une dizaine de titres (pas tous relatifs au genre), cet ouvrage est donc l'autobiographie de Raymond Z. Gallun. Celui-ci est un pur auteur de SF de la période des pulps puisque son premier texte a été publié en 1929 dans Air Wonder Stories et que sa carrière s'est pratiquement arrêtée au milieu des années 50 malgré quelques tentatives de retour dans les années 80. Né en 1911 et décédé en 1994, Gallun est surtout connu pour sa série de nouvelles sur "Old Faithful", un des premiers traitements sympathiques du thème des extraterrestres. De nos jours, il n'est guère connu que par les historiens du genre du fait de l'extrême difficulté d'accéder à ses textes rarement réédités (sauf deux ou trois nouvelles) ou uniquement parus dans d'antiques (et rares) pulps qui s'autodétruisent aisément.

gallun,anglais,2 étoiles

Pratiquement, l'ouvrage suit le canevas chronologique standard des autobiographies même si ses premières et dernières années sont vite expédiées. Gallun entrelace le récit de sa vie fort aventureuse (comme pas mal d'Américains, il a parcouru le globe en tous sens) avec l'évocation de ses productions littéraires. Ce qui fait que si certains chapitres sont plus consacrés à sa vie, d'autres le sont plus à ses écrits et certains sont même des sortes d'envolées philosophiques. Illustré de quelques photos personnelles, l'ouvrage comporte une bibliographie assez sommaire (uniquement titre et date) ainsi qu'un index.

gallun,anglais,2 étoiles

Cette autobiographie (la participation précise d'Elliot à ce livre étant peu claire) se révèle être plutôt une bonne surprise. Elle évite en effet le côté "travelogue" fréquent dans ce type d'ouvrage (comme celui de Jack Vance au résultat médiocre) et nous fait un peu partager le quotidien d'un écrivain de SF aux premiers temps du genre. Ses réflexions sur ses textes sont plutôt intéressantes même si elles sont parfois présentées sous forme un peu indigeste de liste en fin de certains chapitres. La narration de Gallun est fluide et l'ensemble se parcourt aisément. On pourra juste regretter certaines digressions vaguement philosophiques. L'ensemble forme un témoignage de première main sur une profession et une époque aujourd'hui révolue. A ce titre, c'est un document à lire.

gallun,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

05/11/2018

_Adam Roberts : Critical Essays_

Adam Roberts : Critical Essays : Christos CALLOW Jr. & Anna MCFARLANE : 2016 : Gylphi (série "Contemporary Writers: Critical Essays" #4) : ISBN-13 978-1-78024-042-8 (la fiche ISFDB du titre) : 237 pages (y compris index) : coûtait 17.99 GBP (ou 29.99 USD) pour un tp non illustré qui existe aussi en e-book sans doute disponible chez l'éditeur.

Roberts,anglais,2 étoiles

Publié par Gylphi, un éditeur britannique qui possède dans son catalogue une petite sélection d'ouvrages liés au genre (on pensera à celui-là par exemple), cet ouvrage est un recueil d'essais originaux consacrés à Adam Roberts. Cet auteur britannique est un peu un mystère au sein du genre. En effet, il est à la fois un auteur de romans plutôt ambitieux dont l'originalité est d'être en dialogue permanent avec les genres (SF mais aussi Fantasy ou Policier), un universitaire pur et dur qui a écrit un certain nombre d'ouvrages de référence dans lesquels il exprime des opinions tranchées (particulièrement dans cette hsitoire de la SF), un critique à la plume parfois acérée (ce recueil en étant la preuve) mais aussi un écrivain de parodies opportunistes (The Soddit, The Da Vinci Cod) sur lesquelles il vaut mieux fermer les yeux.

Roberts,anglais,2 étoiles

Commençant par une introduction embarrassée (ou pas) de Roberts, l'ouvrage comporte une dizaine d'essais de taille variable sous la plume d'intervenants britanniques (souvent membres de la BSFA). Après un chapitre vaguement biographique, ils sont organisés en quatre parties aux titres qui donnent l'impression d'avoir été générés aléatoirement. On y trouve un peu de tout, des études sur un seul roman (By Light Alone, Yellow Blue Tibia ou Jack Glass), sur les personnages Robertsiens, sur les inspirations de l'auteur et sur son dialogue avec les genres. On trouve aussi certaines choses inclassables qu'un esprit chagrin qualifierait de "blagues potaches" ou de "foutaises post-modernistes". Un index clôture cet ouvrage qui ne propose d'ailleurs pas de bibliographie.

Roberts,anglais,2 étoiles

La plupart des essais sont de bonne tenue, surtout ceux écrits par des connaisseurs du genre (Mendlesohn, Butler, Raven, Morgan...). D'une façon générale, ceux qui sont consacrés à un thème plutôt qu'à un seul roman (les nouvelles de Roberts font partie des grandes absentes de cet ouvrage, ce qui est un peu dommage même si elles sont peu nombreuses) permettent d'avoir une meilleure perspective et sont (à mon avis) plus les intéressants. On pourra regretter que certains romans (dont le très Banksien Stone) ne soient presque pas abordés. Un guide de lecture complet aurait sans doute été un plus indéniable (après tout, il n'y a pas tant de livres de Roberts que cela) et aurait sans doute facilité l'accès à cet écrivain.

Roberts,anglais,2 étoiles

Il reste quand même une minorité de textes (ceux de la dernière partie) qui sont sans doute des brillantes constructions ludiques et post-modernistes mais dont l'intérêt m'échappe complètement. On peut penser que les auteurs ont voulu "faire" du Roberts plutôt que d'écrire sur lui. On pourra aussi trouver regrettable que les positions de Roberts sur la SF, largement exprimées dans divers ouvrages, ne fassent pas l'objet d'une analyse ou d'une discussion critique. Au final, c'est un ouvrage qui ressemble assez à son sujet, souvent brillant et captivant mais aussi parfois assez énervant. C'est en tout cas une bonne base pour appréhender un auteur aux multiples facettes et plutôt prolixe mais qui devra sans doute freiner son attrait pour les jeux référentiels s'il ne veut pas risquer de s'aliéner une partie de ses lecteurs.

Roberts,anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles